Pierre-Yves Manach, directeur de l’Institut de recherche Dupuy de Lôme, est le nouveau délégué régional académique à la recherche et à l’innovation pour la région Pays-de-la-Loire, à compter du 1er avril 2021. Nous avons recueilli ses propos sur ces années passées au sein de l’établissement.
Que retenez-vous de vos mandats en tant que directeur de l’IRDL ?

C’est difficile de parler de l’IRDL sans parler du LIMATB, un des deux laboratoires fondateurs de l’IRDL, j’en ai assuré la direction de 2012 à 2015 et mes expériences en tant que directeur se confondent. En revanche en termes de responsabilité et de management, elles sont devenues plus importantes lors de mon mandat de directeur de l’IRDL.
Les choses les plus marquantes : ce sont tous les succès autour du laboratoire et notamment ceux qui nous ont rendu visibles. Le plus marquant est l’entrée du laboratoire au CNRS.  Nous avons ainsi acquis une notoriété en interne au sein de nos établissements et de nos collègues. Il y a eu également notre intégration aux Carnots ARTS et Agrifood et ce fut un travail important. Et puis extrêmement important dans ce mandat : c’est l’organisation du CFM (Congrès Français de Mécanique) 2019 à Brest. Cet évènement a remporté l’adhésion des collègues. Cela a été une bataille car plusieurs sites étaient en lice. Et un vrai succès. En termes d’investissement des collègues autour de ce projet fédérateur et une vitrine vis-à-vis des collègues nationaux. Sans oublier, bien sûr, notre rattachement à Isblue (Interdisciplinary School for the Blue Planet) et IUML (Institut Universitaire Mer et Littoral). Cela était important pour l’IRDL en lien avec nos thématiques liées à la mer.
Une autre chose que je retiens c’est l’aventure humaine avec les collègues du bureau de direction : Sylvain Calloch, Shabnam Arbab Chirani, Mohamed Benbouzid et Lysiane Métayer puis Roseline Le Squère. On se serrait les coudes et on faisait front pour faire progresser le laboratoire et cela a été très enrichissant.

Pourquoi cette volonté de construire l’IRDL ?

Sur les conseils de l’HCERES, le LIMATB s’est rapproché d’un autre laboratoire. Ce fut le LBMS, géographiquement proche et dont les thématiques de recherche étaient complémentaires à celles du LIMATB. Puis on a fait route commune pour intégrer le CNRS sur le créneau de l’ingénierie marine.
Les collègues nous regardaient faire ces démarches avec beaucoup d’interrogations mais nous ont suivi quand j’ai fait voter la fusion LIMATB et LBMS puis le rattachement au CNRS. On a dû être convainquant !

Alors vous expliquez et argumentez ?

Oui, j’essaie toujours d’expliquer pourquoi c’est intéressant d’aller dans cette direction, de répondre à cet appel à projet, de candidater. Je pense que les collègues ont apprécié cela.

Pour vous quels sont les points forts de l’unité ?

Le point fort c’est le niveau d’excellence de l’unité, il n’y a pas une personnalité qui se dégage mais un collectif. On est présent dans plein de projets et le nombre de publications est important par rapport à notre taille. Il faut souligner aussi le grand nombre de doctorants. Ceci est rendu possible par la capacité et l’originalité des idées que les collègues ont pour aller chercher les financements. D’ailleurs le CNRS a relevé ce dynamisme en termes de communication et de réussite aux appels à projet.

Quels sont les challenges scientifiques que doit relever l’IRDL ?

Il faut que l’on travaille encore sur l’aspect matériaux qu’il s’agisse des matériaux polymères, métalliques ou composites. Il faudrait que l’on arrive à mettre aux point des matériaux plus vertueux qui polluent moins, soient plus recyclables, présentent moins de danger pour l’environnement et la santé humaine. En gardant à l’esprit que ces matériaux ne coutent pas trop cher. On peut progresser sur tous ces aspects et sur chaque item du cycle de vie des matériaux puisque le laboratoire en couvre l’ensemble. Cette démarche n’est pas nouvelle au sein de l’IRDL et sur l’aspect utilisation des ressources, il faut noter que l’on a été quasiment les pionniers en France à utiliser les fibres végétales dans les matériaux.

Quelques mots d’encouragement pour le prochain binôme de direction ?

Les collègues doivent penser que c’est possible et se battre sur les challenges !

Que ressentez-vous au moment de quitter l’IRDL ?

Un pincement au cœur, je me suis beaucoup plu à l’IRDL mais je pense que c’est le bon moment. Les collègues se sont bien appropriés le laboratoire. L’IRDL est maintenant reconnu au niveau international et je suis confiant sur son avenir.

Pour finir les 3 mots qui représentent l’IRDL ?

Mer, matériaux et originalité.

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