Empreinte carbone des bâtiments, au regard de la RE2020 et de la massification de l’usage des matériaux biosourcés et géosourcés

La neutralité carbone pour 2050 suppose une baisse de 5% à 9% d’émissions de gaz à effet de serre chaque année, actuellement non réalisée (PNUE, Haut Conseil pour le climat). Le secteur du bâtiment représente 25% des émissions françaises (INSEE, ministère). Deux axes complémentaires permettraient de réduire les émissions de GES de ce secteur: l’atteinte d’un haut niveau de performance thermique en rénovation et en neuf, ainsi que la limitation des émissions liées au cycle de vie des matériaux et aux équipements utilisés.
L’expérimentation E+C- puis la RE 2020 proposent de prendre en compte l’impact environnemental des bâtiments sur tout leur cycle de vie, de leur fabrication à leur fin de vie.
Cette évolution par rapport aux réglementations antérieures (RT2005, RT2012) devrait permettre de fournir des indicateurs globaux (sur tout le cycle de vie) de l’impact sur l’effet de serre des constructions, avec des seuils contraignants à respecter.
Cependant, la méthodologie de calcul carbone retenue dans l’expérimentation E+C-, l’ACV statique, ne permet pas de prendre en compte la temporalité des émissions dans le cycle de vie. Or, plusieurs projets de recherche (dont Zieger et al., 2020 pour une des dernières contributions) ont montré que la temporalité des émissions a un effet important sur le forçage radiatif cumulé à différents horizons temporels. Cela concerne notamment les matériaux biosourcés qui permettent un stockage temporaire de carbone. Une estimation précise de l’impact sur l’effet de serre d’une construction requiert une approche d’ACV dynamique (thèse
de NEGISHI), une technique qui consiste à calculer le forçage radiatif année après année. A partir d’une ACV dynamique, il est possible de définir un indicateur de potentiel de réchauffement global (PRG) à un horizon temporel donné pour comparer les projets de construction ou de rénovation entre eux. Pour la RE2020, l’Etat a fait le choix de retenir l’indicateur du PRG à 100 ans calculé en ACV dynamique. La méthode retenue, dite “d’ACV dynamique simplifiée” n’est que l’expression du résultat de l’ACV dynamique à 100 ans. Le PRG à 100 ans, déjà utilisé dans les études en ACV statique notamment lors de l’expérimentation E+C-, n’est pas une nouveauté. Cependant, les projets de recherche réalisés à ce jour sont très clairs sur le fait que l’horizon temporel influe sur les conclusions auxquelles peuvent amener les démarches d’ACV.

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